On estime qu’en France, 2% de la population est végétarienne. Un tiers des Français s’estiment par contre « flexitarien » (Institut d’études Xerfi). De quoi parlons-nous ? De régimes alimentaires, et même, si l’on pousse le concept un peu plus loin, de mode de vie. Découvrez les différents courants existants et leurs différences, parfois subtiles….
Omnivore, le "régime général"
Petite piqure de rappel directement issue de vos cours de Sciences Naturelles : l’Homme est naturellement omnivore. C’est à dire qu’il mange de tout (en latin, Omni signifie « tout » et Vorare « manger ») : des protéines animales (viande, poisson, crustacés…), des produits laitiers, des légumes, des céréales, des légumineuses… Si l’Homme est omnivore c’est tout simplement parce ce qu’il le peut : son sytème digestif lui permet d’assimiler sans problème les aliments d’origine animale. Il trouve dans ce régime varié de quoi répondre à tous ses besoins physiologiques.
Mais par conviction ou par goût, de plus en plus de personnes se tournent vers d’autres régimes, souvent jugés plus vertueux.
Le régime flexitarien
On ne va pas se mentir : notre chouchou. Né dans les années 90 aux Etats-Unis, le régime flexitarien (ou semi-végétarisme) consiste à limiter fortement la consommation de viande, sans toutefois la bannir. Le crédo : la qualité plutôt que la quantité. Une très belle pièce de boeuf acheté une fois par semaine chez le boucher plutôt que des steaks industriels consommés plusieurs jours de suite.
Les flexitariens attachent une importance toute particulière à la traçabilité et au sourcing : comprendre et connaitre la provenance des produits qu’ils consomment. C’est aussi une façon de lutter contre la production industrielle de boeuf, de poulets et de poissons à grande échelle.
Les flexitariens peuvent aussi être des « végétariens » qui souhaitent s’accorder de la souplesse en société, lorsqu’ils sont par exemple invités à diner ou au restaurant.
C’est évidemment un régime très peu restrictif, qui répond largement à tous les besoins physiologiques.
Homap dans ses chroniques du bon goût met d'ailleurs en valeur les petits éleveurs ou pêcheurs qui prônent la qualité plutôt que la quantité, comme le site Pêché Maison ou l'éleveur Eric Pineau, mais aussi des associations comme kelbongoo qui offrent des produits de la ferme aux citadins.
Le régime végétarien
Le végétarisme exclut la consommation de chair animale (viande et poissons) C’est le régime le plus populaire derrière le régime omnivore. Il peut être adopté pour de multiples raisons : religieuses, culturelles, éthiques ou tout simplement par gout.
C’est un régime assez peu contraignant puisqu’il est au final facile de compenser les carences en protéines en consommant certaines combinaisons lors des repas : céréales + légumes secs, céréales + produits laitiers, céréales + oeufs etc.
Les éventuelles carences en fer (que l’on trouve dans la viande rouge) peuvent également être compensées en s’orientant vers d’autres aliments riches en fer : chocolat noir, soja, lentilles…
Le régime pescatarien ou pesco-végétarien
Avouez que vous ne le connaissez pas celui-là… Ce régime alimentaire consiste à autoriser le poisson et des fruits de mer dans le cadre d’un régime végétarien.
Le régime végétalien
Dérivé du régime végétarien, le régime végétalien consiste à ne consommer aucune chair animale, ni aucun produit issu de l’exploitation animale : pas d’oeuf, pas de miel, aucun produit laitier…
C’est un régime particulièrement restrictif, qui demande de la complémentation. Les végétaliens peuvent souffrir de carences en protéines, en fer, en vitamine D et en vitamine B12. C’est celle-ci qui pose le plus de problème puisqu’elle est complètement absente de l’alimentation végétale et qu’elle nous est indispensable. Il faut donc impérativement en consommer à coté (sous forme de compléments alimentaires par exemple).
L’aide d’un nutritionniste ou d’un professionnel de santé est plus que souhaitée lorsqu’on entame ce type de régime. Des bilans sanguins fréquents aident à pointer les éventuelles carences à rectifier.
Attention, ce régime est déconseillé aux enfants et aux jeunes adultes, en pleine croissance.
Le véganisme
Le véganisme est plus proche du mode de vie que du strict régime alimentaire puisqu’il consiste à ne pas consommer (évidemment) de chair animale, ni de produits alimentaires issus de l’exploitation animale mais en plus, à refuser tout produit de la vie courante issu de cette exploitation : cuir, fourrure, laine, cire, additifs d’origine animale (caséine, ambre gris, civette, glycérine, musc, suif…)
Les vegan s’opposent également à la corrida, au zoo, aux cirques avec animaux et même à la pratique des sports équestres.
Il existe aujourd’hui des marques de cosmétiques 100% véganes qui s’engagent à proscrire tout ingrédient issu d’un animal, comme le lait d’ânesse, la lanoline, la kératine, la cire d’abeille…
L’industrie de la mode n’est pas en reste puisqu’on assiste à l’éclosion de petites marques engagées, 100% véganes qui remplacent par exemple le cuir par du cuir végétal : cuir de raisin, d’ananas, pulpe de cactus ou l’incroyable Muskin : un cuir obtenu en « cultivant» des spores du Phellinus ellipsoideus (un champignon originaire de Chine) sur des fibres végétales (chanvre, lin) . En s’épanouissant, ces spores vont fusionner avec les fibres pour former le Muskin, semblable à un très beau cuir vieilli.
Le régime crudivore ou « raw foodisme »
Alors non, les crudivores ne sont pas les gens qui ne mangent que des crudités…mais pas loin : ils mangent tout (quasiment) cru. Les crudivores estiment que la cuisson détruit les nutriments et les vitamines donc ils ne cuisent rien à plus de 40°C.
C’est un dérivé du régime végétalien car les crudivores ne consomment ni viandes, ni oeufs, ni lait de vache.
Pour diversifier leur alimentation, les crudivores se tournent également vers les aliments fermentés (légumes lacto-fermentés, kéfir, kombucha, kimchi…) ou germés (graines, légumineuses).
C’est un régime ultra restrictif.
Le régime frugivore ou frugivorisme
Extrême, ce régime (dérivé du crudivorisme) consiste à ne se nourrir…que de fruits. La plupart des frugivores introduisent toutefois quelques légumes verts et herbes (youpi, c’est la fête !) à leur alimentation.
Les frugivores mangent principalement cru et privilégient les fruits très mûrs, plus faciles à assimiler.
ATTENTION : hors de question de passer d’un régime alimentaire omnivore à un régime frugivore sans transition et surtout, sans un accompagnement médical et sérieux.
Voila, vous savez tout sur les principaux régimes alimentaires ! Quelque soit le choix que vous faites, il est forcément respectable et n’oubliez pas de continuer à vous faire plaisir !