Le choix d’un lainage est une affaire de consommation raisonnée. Comme tout produit, mieux vaut consommer moins mais mieux en optant pour des vêtements de laine naturelle plutôt que du textile synthétique d’une part pour un confort assuré et d’autre part dans un souci de démarche environnementale. Un pull, une veste ou une écharpe encore en laine naturelle garantit une chaleur confortable. Dotée de capacité thermo-régulable, la laine naturelle et sa structure de fibres laisse respirer et absorbe la variation d’humidités. Outre le fait d’être isolante et résistante sur la durée, elle est aussi anti-allergène et ignifuge.
Chronique du beau linge
S'habiller de laine, c'est choisir la chaleur au naturel
Lorsque l'air est trop frais, ou même très froid, qu'il est bon de revêtir ses habits en laine. A condition de bien choisir ses vêtements et surtout d'éviter la mauvaise qualité, pour ne pas avoir froid et avoir un pull qui ne ressemble à rien après deux sorties. Quelle laine privilégier ? Comment l'entretenir ? Petit guide de la bonne laine...
Laine mais aussi cachemire, Mohair, Alpaga...
Avant tout, la laine est une fibre naturelle utilisée depuis des milliers d’années, l’homme ayant très vite pris l’habitude de tondre régulièrement les animaux domestiques qui l’entouraient à commencer par les moutons afin de récupérer sa toison pour s’habiller comme pour aménager et réchauffer son habitat. Les races d’ovidés et autres mammifères, utilisés à ces fins, sont multiples mais chaque peuple a privilégié les races animales locales comme le lama ou la vigogne en Amérique du Sud, les chèvres sur les hauts plateaux de Mongolie ou plus classiquement les différentes races de moutons en Europe et sur les autres continents. De ces pratiques ancestrales ont été créés, associés à un savoir-faire particulier, différentes variations et types de laines que l’on retrouve toujours aujourd’hui, de la classique laine vierge de mouton, du mérinos issu de la race d’ovidé du même nom en passant par le cachemire, le mohair ou encore le pashmina tirés de la toison de différentes types de chèvres. Certaines laines se font un peu plus particulières tel que l’alpaga du même nom de l’animal concerné ou de l’angora, initialement issu des poils du lapin tandis que d’autres sont récupérés selon l’âge de l’animal, le célèbre Lambswool étant ainsi issu de la toute première tonte d’agneau, vers 6 à 7 mois avec à la clé, des fibres plus courtes pour une laine bien plus douce que celle d’un mouton adulte. La tonte ou l’épilage selon les animaux permettent l’obtention de fibres composant le textile au fil des étapes de fabrication, du lavage, séchage, cardage jusqu’au filage et tissage et tricotage des fils.
Quelle que soit l’origine de l’animal, la laine reste une matière naturelle et renouvelable. Porter un pull de laine de qualité c’est-à-dire sans ou avec un mélange le plus restreint possible de fils synthétiques raconte à sa façon l’histoire pastorale qui, de tout temps a lié l’homme aux animaux au gré des pâtures.
Vive la laine Made in France !
L’utilisation d’une laine de qualité, ressource durable et biodégradable, est une façon de participer à la préservation de l’environnement qui plus est, lorsqu’il s’agit de laines françaises avec de facto, un impact carbone réduit puisqu’elle n’aura pas traversée les océans. La filière de la laine française reprend peu à peu des couleurs face à la concurrence de la laine étrangère grâce à de multiples initiatives, à commencer par les groupements d’éleveurs de mouton dont les éleveurs de mérinos d’Arles, souhaitant mettre à profit la laine récupérée des toisons de leurs troupeaux en tissant des partenariats pour une fabrication à plus grande échelle. Entre autres projets, Tricolor initié par Première Vision, salon consacré au textile et à la mode qui, en partenariat avec Made In Town, souhaite promouvoir et mettre à la disposition des marques de mode comme du design une gamme de laines françaises de grande qualité et éco-responsables. Autour de ce projet, s’associent des acteurs référents de la laine hexagonale à commencer par l’une des trois filatures encore existantes en France, la filature Fonty (photos ci-dessous - crédit Sophie Mallet), manufacture créée en 1880 et labellisée Entreprise du Patrimoine vivant qui perpétue le savoir-faire traditionnel en matière de filature et teinture pour in fine, une laine d’exception.
Des étiquettes à décrypter
La filière française mérite en effet des porte-voix face à la prédominance des laines étrangères à commencer par la filière de la laine australienne, à l’origine d’ailleurs du label Woolmark, référence de qualité mais aussi outil de marketing à l’impact mondial. Ce label met en valeur de la pure laine vierge issue de moutons sains et vivants, répondant à un cahier des charges strict mais détenue par l’AWI, (Australian Wool Innovation Ltd). Une pure laine vierge française ne sera pas forcément labellisé Woolmark mais méritera cependant attention. Plus globalement, la laine présente plusieurs autres labels de qualité selon son degré de pureté qui mérite une lecture attentive des étiquettes. Le label « pure laine vierge » concerne de la laine à laquelle on a ajouté 0,3 % d’autres fibres tandis que le label « laine vierge » correspond à un mélange de 7 % avec d’autres fibres. Mieux vaut en revanche faire fi des appellations comme « 100 % laine » ou « 100 % pure laine. » qui correspondent dans la majorité des cas à de la laine de qualité inférieure ou issue d’un recyclage. Autant dire que qu’une pièce en laine de qualité a un prix …et mérite d’autant plus un entretien attentionné.
Un soin tout en délicatesse
Les pulls en laine peuvent être lavables en machine sous réserve de la qualité du lave-linge, ou de son programme adapté, et l’utilisation d’un mode en faible température afin d’éviter toute déformation du vêtement.
Il est préférable de retourner le vêtement. De même, mieux vaut glisser sa précieuse laine dans un filet à linge afin d’éviter tout frottement répété du la pièce et abimer la fibre, le tout avec une lessive adaptée à la laine et à faible dosage.
Il sera en revanche préférable de laver à la main sous l’eau tiède les pièces en mohair, angora ou cachemire et ce, sans tordre lors de l’essorage manuel afin de protéger la fibre.
Le séchage à plat sur une serviette en coton évitera ensuite la déformation de ses petites laines, alourdies et détenues par l’humidité. En prime, cela évitera le repassage de la pièce.
En cas de faux plis, on misera de préférence sur une centrale vapeur pour un repassage à fer doux à l’aide de la vapeur.
Ne reste plus qu’à profiter de vos pièces en laine de qualité et vous réchauffer tout en douceur !