Vous connaissez sans doute l’indice de réparabilité, qui vous permet de choisir vos appareils électriques et électroniques ainsi que votre électroménager en privilégiant les modèles les plus réparables. Pour les lave-linge, cet indicateur évolue dès maintenant pour devenir un indice de durabilité, qui prend en compte la réparabilité mais aussi la fiabilité. Vous pourrez ainsi choisir un modèle moins sujet aux pannes et à la casse.
Depuis janvier 2021, un nombre croissant d’appareils bénéficient d’un indice de réparabilité. Les lave-linge en font partie mais également les lave-vaisselle, les aspirateurs, les nettoyeurs haute pression, les tondeuses à gazon et les ordinateurs portables. Cet affichage a été prévu par la loi anti-gaspillage (loi AGEC) pour aider les consommateurs à choisir des appareils plus facilement réparables, afin de réduire le gaspillage et préserver les ressources. Qu’un équipement soit réparable, c’est bien. Mais qu’il ne tombe pas en panne, c’est encore mieux – car en cas de panne, rien ne garantit qu’il sera effectivement réparé. Il se peut qu’une pièce détachée nécessaire ne soit plus disponible, que la réparation soit jugée trop chère ou prenne trop de temps, voire que le propriétaire de l’appareil ne cherche même pas à le faire réparer. D’où l’idée de faire évoluer progressivement l’indice de réparabilité en indice de durabilité.
Après les téléviseurs, un indice de durabilité pour les lave-linge
Les téléviseurs ont été les premiers appareils à voir leur indice de réparabilité évoluer pour se transformer en indice de durabilité, en janvier dernier. Les lave-linge suivent, dès le 8 avril. Tous les lave-linge sont concernés, à hublot ou à ouverture par le dessus.
Quant aux autres équipements, c’est prévu, mais ça ne sera pas tout de suite. Ceux qui sont soumis à un indice de réparabilité conservent cet affichage jusqu’à nouvel ordre.
Pictrogramme officiel de l'indice du durabilité. Il se présente comme une note sur 10.
Une note sur 10 avec des critères de fiabilité en supplément
Comme l’indice de réparabilité, l’indice de durabilité se présente sous la forme d’une note sur 10, avec des couleurs qui tendent vers le vert si le score est favorable, sinon vers le rouge. Il se distingue de l’indice de réparabilité par plusieurs détails : au-dessus de la note, « indice de durabilité » est clairement indiqué, accompagné des termes « fiabilité » et « réparabilité » sous la note. Un drapeau français complète l’ensemble puisque l’indice est un outil développé par les instances françaises et pour l’instant propre au marché français. À l’exception de la note et de la couleur, le visuel de l’indice sera toujours rigoureusement le même, pour toutes les catégories d’appareils (il est d’ailleurs défini légalement, par un arrêté).
L’indice est toujours calculé par les fabricants à l’aide d’une grille détaillée officielle, développée par l’Ademe. Jusqu’à présent, pour calculer l’indice de réparabilité, dans cette grille figuraient des sous-critères liés à la réparabilité. Ceux-ci sont conservés mais d’autres s’y ajoutent permettant de calculer la fiabilité.
Grille de calcul détaillée. Le total des calculs donne lieu à une note sur 100. Rapportée sur 10, elle fournit l'indice de durabilité.
Dans la nouvelle grille de l’indice de durabilité des lave-linge, on trouve donc deux blocs de sous-critères, liés d’une part à la réparabilité (accessibilité des documents techniques, facilité de démontage, disponibilité et prix des pièces détachées), de l’autre à la fiabilité (résistance aux contraintes et/ou à l’usure, facilité de la maintenance et de l’entretien, existence d’une garantie commerciale et d’un processus qualité). Pour conserver une cohérence, les calculs réalisés pour chaque critère sont évidemment spécifiques à la catégorie d’appareils. Par exemple, dans le cas du lave-linge, la résistance aux contraintes et à l’usure est calculée en nombre de cycles alors que pour les téléviseurs, d’autres types de tests ont été retenus.
©HOP. À travers cette infographie, l'association HOP (Halte à l'Obsolescence Programmée) explique les critères de calcul qui figurent dans la grille détaillée. Qu'il s'agisse, des téléviseurs ou des lave-linge, les critères de réparabilité et les critères de fiabilité comptent pour la moitié de la note.
Affichage de l’indice de durabilité obligatoire, en magasin et sur Internet
Les vendeurs de lave-linge ont tous l’obligation d’afficher l’indice de réparabilité de chaque modèle qu’ils vendent, que ce soit en magasin ou sur un site Internet. En effet, tous les lave-linge vendus sur le marché en France y sont soumis, quels que soient le fabricant ou leur lieu de fabrication. Le pictogramme portant la note doit être visible « à proximité du prix » (c’est ce que prévoit la loi), au moins aussi gros que ce dernier pour être bien visible.
Les consommateurs intéressés par la grille de calcul détaillée peuvent la demander. En effet, si l’appareil sur lequel on jette son dévolu se démonte facilement mais résiste mal à l’usure, il n’est pas anodin d’en avoir connaissance avant une décision d’achat. Le vendeur doit pouvoir fournir la grille détaillée directement en rayon si l’achat est effectué en magasin. Si c’est sur Internet, on doit pouvoir accéder à cette grille en faisant au plus une manipulation (par exemple en cliquant sur le pictogramme). Enfin, toutes les informations concernant la durabilité de l’appareil – son indice et la grille de calcul détaillée – pourront être consultés sur le portail interministériel.
Qu’il s’agisse du respect des obligations d’affichage ou des notes calculées par les fabricants, la surveillance et la vérification relèvent de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes). Mais les associations veillent aussi au grain (notamment HOP, très impliqué dans ces questions) s'assurant que les droits des consommateurs soient respectés.
