Dans le cadre de la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), un certain nombre de mesures sont prévues pour allonger la durée de vie des appareils électriques et électroniques - notamment des appareils électroménagers. Le but est de faire durer les appareils plus longtemps pour réduire la consommation de ressources, de même que la quantité de déchets produite chaque année. La création d’un indice de réparabilité qui se transformera en indice de durabilité en 2024 fait partie de ces mesures. 

Un autre pan de cette loi consiste à créer un fonds réparation pour aider les consommateurs Français à financer la réparation de leurs appareils.

Faciliter l’accès à la réparation et réduire son coût

Pour prolonger la durée de vie des appareils, il faut les remplacer moins souvent et donc les faire réparer. L’Ademe (agence de transition écologique) a réalisé plusieurs études pour comprendre comment inciter les consommateurs à réparer plus et ce qui pouvait les pousser parfois à préférer l’achat d’un appareil neuf à une réparation. Il ressort de ces études que le prix des réparations est le principal frein cité par 68% des Français. En outre, le coût de la réparation est presque systématiquement mis en balance face au prix d’un appareil neuf (pour 50% des Français). « Le seuil psychologique pour les consommateurs à partir duquel le remplacement de l’équipement est privilégié à sa réparation » s’établit en moyenne à 33% selon les études de l’Ademe.
Les consommateurs ont également besoin de trouver plus facilement des réparateurs et de pouvoir leur faire confiance, cette profession souffrant parfois d’un « déficit d’image ». Enfin, dans certains cas, les délais d’attente peuvent rebuter. La création du fonds réparation s’attaque à tous ces problèmes, en prévoyant une prime pour faire baisser le prix de la réparation et la création d’un annuaire des réparateurs labellisés. De nombreuses actions sont également en cours pour former des réparateurs professionnels.

Un dispositif en place avant la fin de l’année 2022

À partir de quand pourra-t-on profiter de cette aide pour faire réparer ses appareils ? Le dispositif sera mis en place avant la fin de l’année 2022, vraisemblablement en septembre ou en octobre. Un réseau de réparateurs labellisés est en train de se constituer (ils passent des audits lors desquels ils doivent répondre à certaines exigences de sécurité et de qualité). Dès qu’ils seront assez nombreux pour que tous les Français puissent faire appel à un réparateur labellisé à proximité de chez eux, où qu’ils vivent dans l’Hexagone, le dispositif sera accessible aux consommateurs. Faire appel à un réparateur bénéficiant de ce label baptisé QualiRépar sera la condition sine qua non pour profiter de la prime d’aide à la réparation. Tous ces réparateurs seront répertoriés dans un annuaire avec un service de géolocalisation.

Quels produits concernés ?

Cette prime pour inciter à faire réparer concernera exclusivement les appareils hors garantie.
En 2022, au lancement du dispositif, les appareils électroménagers suivants seront concernés par ce soutien financier : réfrigérateurs, congélateurs, caves à vin, lave-linge, lave-linge séchants et aspirateurs (balais, traîneaux, robots). D’autres appareils électriques et électroniques s’ajoutent à la liste : téléviseur couleur, tablette, téléphone portable et perceuse/visseuse.
Il est important de préciser que contrairement à certains dispositifs « coup de pouce » limités dans le temps (dans le domaine de la rénovation énergétique par exemple), cette aide à la réparation s’inscrit dans la durée. D’autres appareils seront d’ailleurs concernés par ces aides l’année suivante, en 2023, parmi lesquels dans le cas de l’électroménager : les sèche-linge, gazinières, fours encastrables, hottes, tables de cuisson, bouilloires, cafetières et machines à café (filtre, dosettes, capsules, automatiques) et grille-pain. En 2024, cette liste (consultable sur le site de l’éco-organisme Ecosystem) sera encore étoffée.

Quelle prime pour réparer vos appareils électroménagers ?

Le montant de cette prime ou bonus n’est pas encore arrêté. Il devrait s’élever à environ 20% du montant total de la réparation en moyenne. D’autres points sont encore en discussion et restent à déterminer. On ne sait pas encore si toutes les pannes seront éligibles, ni s’il y aura un montant « seuil » de facture à partir duquel on pourra en bénéficier.
En effet, le coût de la réparation varie grandement selon le type de panne, l’appareil et le prix des pièces détachées éventuellement nécessaires (par exemple certaines cartes électroniques coûtent presque 200 €). L’Ademe a calculé le coût moyen des réparations par types d’appareils. Par exemple, réparer un aspirateur traîneau coûte en moyenne 55 € alors que la réparation d’une hotte coûte plutôt 190 € en moyenne. Le but est que l’aide soit suffisamment incitative pour que les consommateurs optent pour la réparation.

Comment obtenir cette prime pour faire réparer vos appareils ?

Dès que le dispositif sera ouvert aux consommateurs, il sera très simple d’en bénéficier. Si l’équipement n’est plus garanti et s’il fait bien partie de la liste des appareils concernés, il suffira de s’adresser à un réparateur disposant du label QualiRépar (eux seuls pourront appliquer cette prime). Le professionnel appliquera directement le montant de la prime sur son devis et vous n’aurez à payer que le reste à charge.
Si malgré cette prime, réparer vous semble encore compliqué ou trop long, il existe d’autres alternatives comme se faire aider à réparer son petit électroménager dans un repair café ou réparer soi-même, en se faisant éventuellement assister par un expert en visioconférence… Et n’oubliez pas que la première chose à faire pour prolonger la durée de vie de vos appareils électroménagers et limiter les pannes, c’est de les entretenir (nettoyage, détartrage, vidange…).