Une appli pour mieux consommer
Nombreux sont celles et ceux qui utilisent Yuka pour se renseigner sur la composition des produits alimentaires et cosmétiques qu’ils consomment au quotidien. Très pratique, cette application permet de scanner le code barre d’un produit avec son smartphone, pour tout connaître sur sa composition. Son objectif : aider les consommateurs à faire de meilleurs choix pour leur santé et représenter un levier d’action pour conduire les industriels à proposer de meilleurs produits.
Totalement indépendante, Yuka ne reçoit aucun financement de marque ou de fabricant, afin de proposer des évaluations et recommandations objectives. Près d’1,5 million de produits alimentaires et 500 000 références cosmétiques y sont recensés et 800 nouveaux produits sont ajoutés chaque jour dans la base de données. Une mine d’or pour les utilisateurs qui y trouvent une façon de consommer différemment, en évitant les composants dits dangereux, ou nocifs pour la santé. Pourtant, la société fait l’objet de plusieurs attaques judiciaires de la part de l’industrie charcutière.
Le jour de la rédaction de cet article; Yuka avait déjà reçu près de 13 000 donations. Il est possible de participer jusque la fin d'année. (lien sur image)
Les nitrites en cause
Au cœur de la discorde, le positionnement de Yuka sur les nitrites, ces additifs employés dans les produits de charcuterie industrielle et affichés en rouge sur l’application. Des additifs potentiellement dangereux pour la santé s’ils sont consommés régulièrement, selon un avis émis par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) : « le nitrite dans les aliments (et le nitrate converti en nitrite dans le corps) peut contribuer à la formation d’un groupe de composés connus sous le nom de nitrosamines, dont certains sont cancérigènes ». La société, soutenue dans son action par foodwatch et La Ligue contre le Cancer, a donc lancé une pétition pour les faire interdire. Une action qui a valu à Yuka 3 assignations en justice en l’espace de 6 mois de la part de l’industrie charcutière, pour « pratiques commerciales trompeuses et dénigrement ». Des condamnations coûteuses qui fragilisent l’entreprise, qui ne compte pas en rester là. Animée par de nombreux messages de soutien, Yuka a lancé une cagnotte en ligne pour poursuivre sa mission et faire face aux dépenses devant les tribunaux. « Aujourd'hui, notre détermination reste intacte : les lobbys n’auront pas raison de cette indépendance quelles que soient les pressions que nous subissons » assure Julie Chapon, Co-fondatrice de Yuka.